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Bureaux sur l'Ile Seguin : notre contribution à l'enquête publique et nos propositions pour avancer.

Vous trouverez ci-dessous la contribution des élus du groupe Avec vous, Pour Boulogne-Billancourt à l'enquête publique sur la partie centrale de l'Ile Seguin.


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2020-09-02_Contribution-EP-Seguin_Jerpha
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Monsieur le Commissaire enquêteur,

Nous vous prions de bien vouloir trouver ci-après notre contribution à l’enquête publique unique préalable à la délivrance de deux permis de construire portant sur la construction de deux ensembles immobiliers à usage de bureaux et de commerce, d’une surface de plancher global de 130 000m2, sur la partie centrale de l’Ile Seguin, dans la ZAC Seguin-Rives-de-Seine à Boulogne-Billancourt.

Nous avons étudié la centaine de documents joints et nous remercions les architectes pour la qualité des informations qui ont enfin été rendues publiques.

En effet, si nous regrettons que cette enquête publique ait eu lieu en plein été, nous déplorons davantage la stratégie de communication du maire qui a consisté à attendre la fin des élections municipales pour permettre aux promoteurs de détailler leur projet auprès des Boulonnais.

« La mairie, par prudence, nous a demandé de montrer moins d’images aux habitants » affirmait l’architecte coordinateur dans le journal Le Monde en février dernier (https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/28/municipales-2020-les-maires-batisseurs-se-cachent-lors-des-elections_6031182_3234.html).

Par ailleurs, nous avons pu constater, une nouvelle fois, l’important décalage entre les promesses électorales du maire et la réalité de ce projet pour l’Ile Seguin.

Déjà, en 2008, le Maire promettait un grand parc et des guinguettes : une fois élu, il présentera le projet pharaonique de Jean Nouvel avec cinq tours de bureaux.

En mars 2020, Monsieur Baguet évoquait dans son programme électoral une partie centrale de l’Ile composée uniquement de commerces, d’un accès aux berges de Seine et d’un parc (qu’il conviendrait de requalifier en « aménagement paysager élégant » vu la configuration de cet espace situé sur une pente raide).

Pourquoi le Maire n’a-t-il pas présenté sincèrement aux électeurs la réalité de son projet comprenant la construction de 123 000m2 de bureaux ? Sans doute parce que la perspective de construire un quartier d’affaires ne correspond ni à notre ville, ni à son avenir.

Vous l’aurez compris, Monsieur le commissaire enquêteur, nous ne nous attarderons pas sur le travail de qualité présenté par les professionnels du consortium DBS. Les promoteurs et les architectes ont répondu, par un opportunisme qu’on ne saurait blâmer, à une municipalité qui cherche à rattraper ses erreurs de gestion, notamment d'un conflit avec des associations de riverains, et à rembourser, quoiqu’il en coute pour l’avenir, la dette qu’elle a creusé depuis 2008.

Construire des bureaux est, certes, la solution la plus simple à très court terme grâce à la cession des terrains aux promoteurs, mais c’est aussi la moins durable et la moins attractive pour Boulogne-Billancourt.

La concentration des entreprises dans le sud de la ville aura des conséquences très néfastes sur le dynamisme économique des autres quartiers où la bonne santé du commerce de proximité dépend en grande partie des entreprises et de leurs salariés.

Il est donc primordial de conserver un équilibre entre les offres de bureaux et de logements sur tout le territoire de la commune afin de préserver la haute qualité de vie boulonnaise et de maintenir des recettes fiscales élevées sans augmenter les impôts.

Depuis plus de 40 ans, une logique concurrentielle entre les quartiers d’affaires de l’Ouest Parisien a conduit à une croissance de l’espace de bureaux pour répondre aux besoins d’emploi du secteur tertiaire. La Défense, Issy-les-Moulineaux et Boulogne-Billancourt ont connu un fort développement économique grâce à l’implantation de grands groupes.

Le projet de construction de près de 140 000m2 de bureaux sur l’Ile Seguin (les 123 000m2 du projet DBS s’ajoutent aux 16 000m2 prévus sur la pointe amont) prouve que la municipalité reste attachée à ce raisonnement qui est pourtant à contre-courant des mutations en cours : le besoin des entreprises évolue, notre façon de travailler aussi.

La crise liée au covid-19 ne fait que précipiter un mouvement déjà observé il y a plusieurs mois : la digitalisation de très nombreux emplois permet aux entreprises de réduire leurs espaces de travail et de réaliser des économies importantes sur leurs frais de fonctionnement.

Le télétravail, la qualité des bureaux et des espaces de bien-être pour les collaborateurs sont désormais privilégiés. La Ville doit donc encourager la rénovation des bureaux vieillissants et favoriser le développement, dans tous les quartiers, du coworking et des espaces de travail partagés.

La situation géographique exceptionnelle de l’Ile Seguin, la Seine musicale et le pôle culturel du groupe privé Emerige nourrissent l’ambition d’un authentique lieu de destination aux portes de Paris avec un rayonnement international fort. Mais l’Ile toute entière doit devenir un véritable lieu de vie et non seulement un lieu de ville.

La partie centrale de l’Ile doit être attractive pour les Boulonnais qui y connaitront alors des moments chaleureux et rassembleurs. Ces moments n’existeront pas aux pieds des bureaux fermés le soir et le week-end. Ils ne seront que trop rares dans le jardin pentu. Ils n’existeront pas aussi lorsque les salariés des entreprises arriveront sur l’Ile, générant des embouteillages supplémentaires sur les quais de Seine, l’avenue du Général Leclerc et toutes les rues adjacentes.

La saturation des transports en commun sera encore plus insupportable pour les usagers, notamment ceux de la ligne 9. Aucune étude ne prouve que la gare du Grand Paris Express au Pont-de-Sèvres réduira le trafic traversant Boulogne-Billancourt. D’autant plus que le quartier d’affaires envisagé sur l’Ile Seguin n’est pas le seul projet de bureaux dans cet environnement.

En effet, sur la rive Boulonnaise qui fait face à l’Ile, 80 000m2 de bureaux supplémentaires sont attendus d’ici 2025.

Quels moyens de transport vont donc utiliser les salariés qui seront installés dans ces 220 000m2 de bureaux ?

Aucune réponse crédible n’est apportée. Le maire imagine-t-il pouvoir imposer aux entreprises d’embaucher uniquement des salariés piétons qui habitent sur la ligne du Grand Paris Express ? Quelle absurdité !

L’Ile Seguin a été le plus grand échec de Boulogne-Billancourt au cours des 30 dernières années.

Trop de projets ont été adoptés, budgétisés, contestés pour être finalement annulés. Nous ne demandons pas que le projet DBS subissent le même sort mais il doit évoluer.

Le projet étant présenté en deux ensembles immobiliers distincts, nous proposons, dans un premier temps, de délivrer un permis de construire sur les deux.

L’autre permis pourra être rapidement délivré après une réévaluation du second ensemble immobilier qui comportera des équipements de loisirs, de sport et des logements.

Ce programme mixte offrira de nouveaux services aux Boulonnais et garantira à l’Ile Seguin l’attractivité qu’elle mérite sans déstabiliser les autres quartiers de Boulogne-Billancourt.

Cette proposition de compromis, si elle est acceptée par le maire de Boulogne-Billancourt, aménageur de l’Ile Seguin, lui permettra de respecter enfin ses engagements électoraux.

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Commissaire enquêteur, l'assurance de notre haute considération.

Antoine de Jerphanion, Caroline Pajot, Hilaire Multon et Clémence Mazeaud.

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